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AU SEL DU COURAGE (RÉACTUALISÉ)

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Le premier tour du Monde en voilier non habitable et sans GPS. Un défi extrême autour du globe de 50 000 kilomètres avec escales. Une aventure humaine et maritime à l'ancienne, au sel du courage, de l’instinct et de l’adaptation permanente de l’homme à l'océan. C’est le défi du navigateur Yvan Bourgnon lancé en ce momentdans une traversée Tahiti / Raiatea. Echos du bord.

ÉPISODE PRÉCÉDENT Il est finalement arrivé ce jour en Martinique à 7h40 heure locale (12h40 heure métropolitaine) après une traversée de l'Atlantique fort éprouvante.En plus de se reposer, cette escale martiniquaise va lui permettre de réparer son mât fissuré. Ensuite, il sera temps de partir en direction du Panama. Plus rien n'arrête Yvan ! 

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MAINTENANT C'est reparti ! Yvan Bourgnon vient de réussir à faire lever la saisie du catamaran demandée par son ex coéquipier qui a pourtant quitté l'aventure aux Canaries. Depuis Yvan poursuit seul son défi avec panache. Après une traversée de l’océan Atlantique en solitaire dans des conditions dantesques, un mois de bataille juridique et des ballasts rajoutés au bateau en Martinique, Yvan Bourgnon a repris la mer pour poursuivre sa grande aventure autour du monde sur un catamaran long de 6,20 mètres non habitable. Cap désormais sur le canal de Panama. Bons vents Yvan ! 

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Seul et contre tout, Yvan Bourgnon poursuit son incroyable défi, suite à l’abandon de son équipier Vincent Beauvarlet et l’impossibilité de repartir avec un équipier de remplacement. Yvan Bourgnon s’est donc élancé seul à l’assaut de l’Atlantique, le mercredi 20 novembre dernier, sur son catamaran de sport de 6.20 mètres de long, sans habitacle.

Le skipper, qui n’a pas souhaité communiquer pendant les quatre premiers jours de navigation afin de s’assurer que ce choix était le bon, s’est adapté très rapidement à cette nouvelle navigation, très exigeante physiquement et moralement.

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Face aux difficultés liées à une navigation en solitaire, Yvan Bourgnon mise sur son ingéniosité et sa capacité d’anticipation des manœuvres en mer, confiant même que « cette nouvelle situation ne l’inquiète pas outre mesure ».

À son crédit, son expérience approfondie des transats en solitaire sur les multicoques 60 pieds, des épreuves toujours éprouvantes pour les skippers. La nature du Défi restera inchangée : il poursuivra ce Tour du monde sans GPS, sans assistance, et sans recevoir de météo à bord, uniquement aidé d’un sextant.

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Afin d’être en mesure de poursuivre l’aventure en solitaire, Yvan Bourgnon a profité de l’escale aux Canaries pour installer un pilote automatique, qui lui permettra de profiter de courtes phases de sommeil (10 minutes maximum).

De même, en cas de chavirage, le mât basculant installé juste avant le départ pourra lui permettre de pouvoir redresser son bateau sans aucune aide extérieure.

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Parti des Canaries, Yvan Bourgnon envisage d’arriver en Guadeloupe dans deux semaines environ.

Audace, courage et risques, Yvan Bourgnon donne ses lettres de noblesse à l’esprit d’Aventure


© Atlantis Television Bourgnon



> EN SAVOIR PLUS
Facebook : www.facebook.com/yvan.bourgnon
Twitter : twitter.com/YBourgnon


LANGELOT, L'AGENT SECRET

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Langelot, c’est une série de romans d’espionnage publié de 1965 à 1986 dans l’inoubliable collection La Bibilothèque Verte. Une véritable «Madeleine de Proust» de mon enfance et de mon adolescence. Présentation de cette série signée lieutenant X (alias Vladimir Volkoff) narrant les tribulations d’un jeune agent secret du Service National Information Fonctionnel (S.N.I.F.) dénommé Langelot.

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› LE HÉROS

Langelot n'est pas un jeune homme comme les autres, malgré ses dix-huit ans, ses traits menus mais durs, son regard innocent, son front barré d'une mèche blonde : c'est l'agent 222 du S.N.I.F., le Service National d'Information Fonctionnelle français.

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Langelot est le héros d'une série de quarante romans d'espionnage pour la jeunesse écrite par le Lieutenant X (Vladimir Volkoff), et publiée de 1965 à 1986 dans la collection Bibliothèque Verte (Hachette).


› LE PREMIER
ÉPISODE

Langelot agent secret, c’est le premier roman de la série  paru pour la première fois en 1965 dans la Bibliothèque verte sous le numéro 284 de la collection. L'épisode suivant est Langelot et les espions.

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Le jeune Langelot est recruté par le SNIF, le Service National d'Information Fonctionnelle. À bord du Monsieur de Tourville où a lieu la formation d'agent secret, l'atmosphère est tendue pour tous les participants car chaque voisin doit être considéré comme ennemi potentiel. Un stage pratique qui n'aura jamais été aussi près de la réalité...

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- Dans ce roman, le héros Langelot rencontre pour la première fois le capitaine Montferrand, qui deviendra son supérieur direct dans les romans suivants ainsi que Delphine Ixe, alias Corinne, qui aura plus tard sa propre série de romans.

- Le nom du navire école du Service National d'Information Fonctionnelle est le Monsieur de Tourville. Un clin d’œil au bâtiment Tourville de la Marine nationale ?

- Une star fait une courte apparition (parodique) sous le nom de Jimmy Gluck, alors que Langelot s'invite dans une émission de radio populaire pour tenter de communiquer à ses camarades l'identité du traître à bord de leur navire école. Derrière Jimmy Gluck se cache en fait Johnny Hallyday.

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› SON AUTEUR

Ecrivain méconnu,  Vladimir Volkoff est l’auteur de nombreux romans traitant notamment de l'histoire russe, de la Guerre froide ou de la guerre d'Algérie, et d'essais consacrés à la désinformation. Sa langue de prédilection pour l’écriture est le français, mais il a publié des romans en anglais et des textes en russe. Il est également dramaturge, poète, biographe et traducteur. Il a écrit sous d'autres pseudonymes : Victor Duloup (Volkoff signifie « fils du loup » en russe), Basile Septime, Lavr Divomlikoff (anagramme de Vladimir Volkoff) ou encore Rholf Barbare.

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Sous le nom de Lieutenant X, il est également l'auteur de séries de romans pour la jeunesse. Première des séries : Langelot soit 40 titres parus sous le pseudonyme de Lieutenant X, publiés de 1965 à 1986 aux éditions Hachette dans la collection Bibliothèque verte) traduits en allemand, en espagnol, en turc, en indonésien, et même en afrikaans. Réédité par Hachette,  les éditions Le Triomphe ont repris le relai.

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Lieutenant X est aussi l’auteur de la série Corinne : 2 titres : Corinne : Première Mission (1981) et Corinne et l'As de trèfle (1983), un autre agent du SNIF, spin-off de Langelot, ainsi  de la  série Larry J. Bash : 10 titres publiés de 1980 à 1984 aux éditions Hachette dans la collection Bibliothèque verte.

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 › EN SAVOIR +
Pour tout connaitre de l’agent 22 du SNIF, des personnages de la série, des secrets de fabrication ou de son auteur, rendez-vous sur http://lieutenantx.free.fr/ 

 

PARFUMS INSULAIRES

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En fin connaisseur, l’écrivain Alain Hervé est formel : «Ce que Dieu a fait de mieux sur la planète Terre, ce sont les îles. Partons pour les îles !».

Les îles le fascinent indéniablement. Les siennes incitent à un voyage tout autour du monde. Un périple au long cours embarquant le lecteur de Chausey à la Polynésie, de Madère aux San Blas, d'Eléphantine à Manhattan, de Venise à la Russie, de Nantucket aux Galàpagos, d'Ecosse au Chili, du Japon à la Suède et encore et encore...

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Grand voyageur, Alain Hervé les a d’ailleurs toutes arpentées au point de faire des promesses à ses lecteurs : «Il n'y a pas de grande île, les îles sont petites. Entourées d'eau de toutes parts, les îles sont à la taille de l'homme. L'homme est à la taille des îles. Nous sommes tous des Robinsons. Nous rêvons d'îles dont on ferait un paradis. Sans imaginer que l'on risque d'en faire un enfer. Qu'emporterons-nous sur l'île ?»

Qu’elles soient désertes ou surpeuplées, glaciales ou tropicales, volcaniques ou sacrées, réelles ou imaginaires, Alain Hervé nous raconte les îles avec faconde jusqu'à leur donner une dimension philosophique.

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Journaliste et écrivain, Alain Hervé a navigué trois ans autour du monde avant de se consacrer à plein temps à l’écriture. Fondateur et directeur du magazine Le Sauvage, il a créé Les Amis de la Terre et l’association Fous de Palmiers.

Gilles Lapouge, le préfacier, est fort élogieux quant à la qualité littéraire de cet ouvrage : «Son langage est une fête. Il nous introduit dans les lointains du monde, en silence, comme on écarte la voile du tabernacle».

Mon seul regret que ces chroniques-récits-journaux de bord soient parfois un brin trop courts, laissant le lecteur sur sa faim.

Restent un livre, des îles, des trésors et la rumeur des océans...

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› À LIRE
Promesse d'iles - San Blas, Chausey, Mont-Saint-Michel, Iona, Barrington, Eléphantine, Manhattan... d’Alain Hervé. Collection Esprit voyageur.  250 pages  -  19€90 (Arthaud)

L’ESPRIT KIEFFER

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Commémoration des opérations du débarquement en Normandie en juin prochain obligent, moult ouvrages sortent actuellement en librairie. Parmi eux, un Beau-Livre signé d’un spécialiste dédié au commando Kieffer.

Dix. Ils ne sont plus que dix vétérans encore en vie sur les 177 Français ayant débarqué le 6 juin 1944 en Normandie, aux côtés de… 75 000 Britanniques et Canadiens et, plus à l’Est, de 58 000 Américains. Des soldats venus libérer la France et l’Europe du joug nazi.

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Le périple de cette poignée de hardis Français - estimant n’avoir rien fait d’exceptionnel - est une page de l’Histoire de France. Journaliste spécialisé de l’actualité militaire depuis 1996, Jean-Marc Tanguy rend ainsi un bel hommage à ces vétérans du commando Kieffer, à leur courage, leur abnégation, leur panache, leur goût de liberté et leur esprit d’aventure.

 

Documents d’archives et clichés inédits à l’appui, l’auteur - également rédacteur en chef d'un magazine d'aviation militaire, créateur et animateur du blog Le Mamouth - nous raconte avec faconde ce commando, sa genèse, ses entrainements, ses coulisses, le jour le plus long et les empreintes qu’il laisse aux futurs générations, dont au sixième commando Marine créé en 2008.

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Un « Beau-Livre » chaudement recommandé pour ne pas oublier et rendre hommage aux commandos Kieffer  d’hier et d'aujourd’hui.

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Le commando Kieffer – Les 177 français du D-Day de Jean-Marc Tanguy. 191 pages - 29 € (Albin Michel/Ministère de la Défense) 

 

UN SAC DE NŒUDS

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Tous les marins savent que les distances en mer se mesurent en milles marins. Ils savent aussi que la vitesse des bateaux s’exprime en mille à l’heure ou en nœuds. Cette unité mesure ainsi la vitesse d'un navire et correspond à la distance parcourue par un navire en trente secondes, à la vitesse d'un mille (soit 1 852 mètres) à l'heure. 

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Cette unité de mesure remonte au temps de la Marine à voile. Les navigateurs d’alors estimaient leur vitesse à l’aide d’un loch (du néerlandais log, « bûche »).

Constitués d’un flotteur, les premiers lochs  sont reliés à un bout dont les graduations sont constituées par de véritables nœuds, espacées alors de 14,40 mètres[1], et sur lequel est accroché un morceau de tissu, la « houache », indiquant la longueur du navire.

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Une fois le flotteur lancé à la mer, un marin le laisse alors filer dans le sillage du navire. Lorsque la houache passe par-dessus bord, un marin déclenche alors un sablier avant de compter le nombre de nœuds passant entre ses doigts durant 30 secondes, soit un 120ème d’heure.

En observant 4 nœuds filer en 30 secondes, le préposé mesure donc une vitesse de 4/120ème de mille en 1/120ème d’heure, soit 4 nœuds.

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Aux néophytes rétifs à ces savants calculs arithmétiques, attention ! Car, le marin n’hésitera pas à les traiter de « tête de nœud », prouvant par là même les forts pouvoirs évocateurs de ce terme marin.


[1] 47 pieds et 3 pouces exactement pour tenir compte de l’effet d’entraînement du flotteur. Une mesure anglo-saxonne réévaluée depuis, progrès technologie oblige.

 

LES PASSANTS DU GRAND NORD

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Fidèles à leurs traditions printanières, Dominique Simoneau et Pascal Hémon disparaissent, chaque année, des écrans radars parisiens et bretons durant 3 semaines. Direction plein Nord, pour un raid à ski en terre de Liverpool.

La Terre de Liverpool, c’est où ? D'un point de vue purement géographique, c’est par 70°28'59 Nord et 21°57'36 Ouest.

 

 

D'un point de vue plus descriptif, c’est situé sur la côte Est du Groenland, à proximité de la dernière  communauté habitée au Nord de la côte, à Ittoqortoormiit, soit à l’entrée du  Scoresby Sund le plus vaste fjord du monde.

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D'un point de vue littéraire, c’est le territoire des racontars arctiques de l’écrivain Jorn Riel.

Ou bien encore, d'un point de vue plus poétique selon les mots du commandant Charcot (VOIR LA CHRONIQUE) : «Le soleil se couchait derrière les hautes montagnes, pour se lever presque aussitôt, il incendia la côte Nord du Sund et colora d'un  rose tendre et féérique la splendide ligne des glaciers de la rive Sud.  Le ciel était taché seulement d'une main nuageuse de fine dentelle  amarante qui se tendait comme pour nous souhaiter la bienvenue».

 

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Les sacs sont bouclés, skis, tente, réchaud et tout ce qui est nécessaire au confort des bivouacs arctiques. Les pulkas et le fusil les attendent sur place. C'est la saison des ours et ils devront soigneusement éviter d'aller les chatouiller de trop près.

C'est aussi la saison bénie du printemps, avec une bonne glace de banquise bien solide, des températures douces entre -5° et -10°C, un jour quasi  permanent, et du soleil !

Dominique et Pascal passeront quelques jours auprès de leurs  amis dans le village avant de partir pour une douzaine de jours entre banquise et montagne. En terre de Liverpool donc !

 

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› EN SAVOIR PLUS

Leur association Diagonale Groenland

 

ÉTONNANTS VOYAGEURS : LE PRIX NICOLAS BOUVIER

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Décerné tous les ans durant le festival Étonnants Voyageurs, le Prix Nicolas Bouvier couronne l’auteur d’un récit, d’un roman, de nouvelles, dont (assurent ses promoteurs) «le style est soutenu par les envies de l’ailleurs, à la rencontre du monde». Explications, brèves présentation des lauréats depuis 2007 et de ceux en lice pour 2014.

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Eminent écrivain-voyageur du XXème  siècle, Nicolas Bouvier (1929-1998) a été un  fidèle du festival Étonnants Voyageurs, qu’il tenait pour «son» festival, auquel il participa activement, et dont il ne manqua aucune édition.

En 2007, ses amis écrivains, autour d’Éliane Bouvier, ont décidé de créer un prix littéraire, portant son nom, qui distingue chaque année un texte de grande exigence littéraire, français ou étranger (à la condition d’être traduit) prolongeant l’esprit de son œuvre.

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Depuis sa création, le Prix Nicolas Bouvier a couronné :

2013
Bernard Bonnelle, Aux belles abyssines (La Table Ronde)  (LIRE LA CHRONIQUE)

2012
John Vaillant, Le Tigre. Une histoire de survie dans la taïga (traduit de l’anglais par Valérie Dariot) (Editions Noir Sur Blanc)
2011
Aude Seigne, Chroniques de l’Occident nomade (Editions Paulette)
2010
Colin Thubron, En Sibérie (Hoëbeke)

2009
Lieve Joris, Les hauts-plateaux (Actes Sud)
2008
Blaise Hofman, Estive (Zoé éditions)
2007
David Fauquemberg, Nullarbor (Hoëbeke)

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La première sélection 2014 :

- Bernard CHAMBAZ, Dernières nouvelles du martin pêcheur, Flammarion
- Eduardo HALFON, Monastere, Quai Voltaire
- Shumona SINHA, Calcuta, L’Olivier
- Cédric GRAS, Le cœur et les confins, Phébus
- Tim ROBINSON, Connemarra, Hoëbeke
- Guillaume JAN, La fantaisie du missionnaire, Intervalles
- Benny ZIFFER, Entre nous, les Levantins, Actes Sud
- Alain HERVE, Amoureux des îles, Arthaud
- Serge FILIPPINI, Rimbaldo, La Table Ronde
- Francisco AZEVERDO, La recette magique de Tante Palma, Autrement
- Edouard LAUNET, Le Seigneur des îles, Stock

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5172NRW2YGL._AA220_.jpg› BONUS

Le livre de Nicolas Bouvier que je vous conseille de lire : L’Usage du monde.

 

FORTUNE FURTIVE 1|4

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Afin de lutter contre la piraterie dans l’océan Indien, l’Union Européenne a lancé uneopération militaire navale d’envergure. Nom de code de l’opération ? «EUNAVFOR/Atalante». L’été dernier, la frégateAconita participé activement à cette opération dans le Golfe d’Aden. Embarquement sur cette frégate furtive de la Marine pour une navigation sous haute surveillance. Premier des 4 volets de ce reportage paru en 2009 signé Stéphane Dugast.

 

5 heures 40 (2 heures 40 GMT). Branle-bas de combat au Central Opérations (CO). Six heures moinscarte globe.jpg vingt. C’est l’effervescence depuis un appel de détresse matinal sibyllin. Un boutre yéménite est en perdition. «Moteur en panne et voie d’eau à bord» a annoncé son capitaine aux marins français sur la VHF 16.

«A bord de ce bateau, c’est visiblement la panique», analyse à chaud Rémy B., l’officier chef de quart opérations pendant le «quatre à huit». (NDLR : quart de 4 heures à 8 heures). D’après les autres bribes de la communication parvenues à bord, l’équipage souhaiterait même d’ores et déjà quitter le boutre. «A confirmer» annonce sèchement l’officier de quart filant briefer son pacha monté dard-dard au Central Opérations.

Conciliabules inaudibles et premières décisions du capitaine de vaisseau, Guillaume G. commandant l’Aconit. Programme d’activités du jour logiquement bouleversé. La frégate française se déroute sur zone et abandonne temporairement sa patrouille. «Logique, c’est nous qui sommes les plus prêts», jauge le pacha. Bientôt sept heures.

Décollage de l’aéronef embarqué imminent. Sur le pont d’envol, les équipes aviation sont déjà à pied d’œuvre afin de faire décoller le Panther dans les plus brefs délais tandis que les pilotes sont rapidement briefés sur les tenants et les aboutissants de la mission. Quant aux équipes de mise à l’eau d’embarcations, elles sont elles aussi sur le qui-vive. Au cas ou… Il est sept heures. Le jour se lève. Il est sept heures. Les marins de l’Aconit n’ont jamais sommeil.

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IMG_2787 copie.jpgMatin brumeux au milieu du Golfe d’Aden. Dans cette baie enchâssée entre la corne de l'Afrique et la péninsule arabique et sous les feux de l’actualité depuis les nombreux actes de piraterie perpétués ces derniers mois. Sept heures passées de 30 minutes. L’horizon est désespérément vide depuis la passerelle de la frégate immatriculée F713. A l’inverse, l’écho du boutre en perdition est clairement identifié sur les écrans radars du Central Opérations (CO).

Le calme qui y règne est néanmoins olympien. Ailleurs, les spéculations vont bon train. Bateau-pirate ? Embarcation leurre pour piéger les marins militaires français ? Bâtiment chargé d’immigrants clandestins ? Simple bateau de pêche ? Tous les scénarios sont envisagés quand de nouvelles bribes d’informations parviennent jusqu’à la frégate grâce au vol de reconnaissance du Panther.

Le boutre a désormais un nom : Al Tarek. C’est un bateau de transport aux dimensions modestes battant pavillon indien. Treize marins à bord. Des indiens, dont le capitaine, des somaliens et des yéménites. «Ce bateau n’est pas classifié suspect en terme de piraterie» annonce les marins du bord spécialistes du renseignement après consultation de leur base de données. De leur côté, les pilotes de l’aéronef poursuivent prudemment leur survol. Quant à la cargaison du boutre, elle va étonner plus d’un marin. Al Tarek transporte des chèvres.

«Plus de 2300 !» précisera d’emblée son capitaine indien. Une conversation sur la VHF 16 menée en langue arabe permet d’en savoir plus. En transit entre le port de Bosasso, situé au nord de la Somalie, et Al Mukalla au Yémen, Al Tarek fait face à une avarie de ses Al_Tarek (23) copie.jpgmachines. Ses réservoirs sont quasiment à sec. Les côtes éloignées. A plus de 60 nautiques (NDLR : 140 km).

Les conditions météorologiques sévissant sur place font paniquer l’équipage. Sur l’Aconit, on est plus rationnel. Rapide analyse de la menace piraterie. A bord du Al Tarek, a priori aucune arme, ni grappins ou échelles pour aborder un autre navire mais des marins excités à la vue d’un hélicoptère de l’aéronautique navale française.

Confirmations du pilote à la radio. «Ils veulent tous quitter le bord. Ils sont tous sur le pont pour nous faire signe de les embarquer». Après discussion avec son état-major, le «pacha» (NDLR : surnom du commandant à bord des bateaux gris) tranche: «J’envoie le plongeur pour investiguer les machines et analyser la situation». Dans quelques minutes, le boutre devrait être visible à l’œil nu depuis la frégate furtive. En attendant, l’opération de search and rescue (NDLR: recherche et sauvetage) est définitivement lancée, solidarité des gens de mer oblige... (A SUIVRE)


Stéphane DUGAST

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cols_bleus_n_2921_medium2.jpgREPORTAGECHASSE AUX PIRATES
FORTUNE FURTIVE
Episode 1|4

Reportage extrait paru dans COLS BLEUS N°2921, le magazine de la Marine nationale.


FORTUNE FURTIVE 2|4

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En mission de lutte contre la piraterie dans l’océan Indien, la frégate furtiveAconitcroise dans le Golfe d'Aden quand le boutreAl Tareklance un appel détresse aux marins français. Une opération de sauvetage est lancée, solidarité des gens de mer oblige. Survol aérien du boutre balloté par les flots. Second des 4 volets de ce reportage paru en 2009 signé Stéphane Dugast.

 

Al_Tarek (26) copie.jpg8 heures 30 (5 heures 30 GMT). Depuis l'hélicoptère Panther de la frégate française volant à l'applomb du Al Tarek, le plongeur, William H., descend sans encombres sur le pont en bois du boutre. Premiers éléments d’information: «Machines en rade confirmées».

Compte tenu de la situation, le commandant de l'Aconit décide d'emblée d’envoyer des experts à bord du boutre. Deux nouveaux membres d’équipage vont ainsi être hélitreuillés afin de porter assistance aux marins en détresse. Wassim L., un marin «arabisant», fera office de traducteur tandis qu'Alexandre D., mécanicien de métier, évaluera les dégâts. «Faîtes tout pour réparer…» souffle le pacha.

L’opération de sauvetage est en cours. Un événement galvanisant pour tout marin embarqué. «C’est pour des missions de ce genre qu’on fait ce métier» glisse un jeune matelot enthousiaste. A bord de l’Aconit, on demeure cependant appliqué et concentré. «Tout peut vite déraper !».

Le commandant a mis en garde ses hommes. Dix heures moins vingt. Désormais visible depuis la frégate, Al Tarek danse sur les vagues. Roulis et tangage prononcés du boutre battant pavillon indien. C’est désormais aux jumelles que les marins scrutent la suite des opérations tout en étant à distance raisonnable du bateau bringuebalé par les flots. «Sécurité nautique oblige» selon l’officier chef de quart. 

P1050448 copie.jpgLa mer est hachée. Les vents soutenus. De prime abord, le sauvetage ne va pas être aisé. Confirmations du commandant, le «pacha» dans le jargon : «La situation est plus compliquée qu’elle en a l’air. Avec l’arrêt des moteurs, les pompes de cales ont pu se stopper. Le tropplein d’eau n’est plus évacué. Comme le boutre est déjà une véritable coquille de noix ballottée par les flots et les courants, cela ne laisse rien présager de bon…».

A bord, le mécanicien expert dépêché sur place confirme la panne sèche du Al Tarek. Une réparation des moteurs semble néanmoins possible. Un ravitaillement en gasoil est immédiatement déclenché.

Trois possibilités s’offrent au pacha et à ses 160 marins. Un ravitaillement par voie maritime en utilisant l’embarcation de drome opérationnel (EDO) (NDLR : embarcation rapide). «Efficace sauf si la houle est conséquente. Le transbordement de bidons devient alors trop dangereux» estime le bosco.Un ravitaillement «plus traditionnel» est également étudié :«On tend une aussière entre nous et le boutre afin de faire ensuite passer les bidonsd’un bord à l’autre».

Même atout et même handicap que pour le premier mode opératoire. Une troisième solution consiste à ravitailler par voie aérienne en multipliant les rotations hélicoptères. «L’ultime recours en cas de non faisabilité des deux premiers modes opératoires».

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Finalement, la mer et les conditions météorologiques du jour vont décider le pacha. Compte tenu de la houle et des vents, l’embarquement et le débarquement de futs de gasoil par embarcation sont jugés d’emblée trop dangereux. Quant à tirer une aussière entre les deux bords, le bosco et ses manœuvriers vont tout tenter pendant une heure. En vain. Le bosco et ses équipes pestent.

«Impossible de tendre une aussière dans ces conditions». Le boutre n’est d’ailleurs plus véritablement maître de sa route et de sa vitesse. Le transfert des bidons d’essence par voie maritime est impossible. Onze heures du matin, l’hélicoptère Panther va donc assurer le ravitaillement en gasoil du boutre. Treize heures. Pas moins de 5 allers-retours ont finalement été nécessaires pour transborder les 700 litres d’essence et récupérer les membres d’équipage impliqués. Mission rondement menée.

Le boutre peut reprendre sa route cap au nord vers les côtes yéménites et la cité de Mukkalah tandis que l’Aconit va poursuivre sa patrouille dans le Golfe d’Aden sur un rail Ouest-Est, le long de l’International Recommended Transit Corridor.L’IRTC dans le jargon militaire, la route la plus sécurisée pour les navires vulnérables. Soient tous ces bateaux les plus prisés par les pirates sévissant dans le Golfe d'Aden... (A SUIVRE)

Stéphane DUGAST


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cols_bleus_n_2921_medium2.jpgREPORTAGECHASSE AUX PIRATES
FORTUNE FURTIVE
Episode 2|4

Reportage extrait du COLS BLEUS N°2921, le magazine de la Marine nationale.

FORTUNE FURTIVE 3|4

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Lafrégate de la Marine nationaleAconitcroise dans le Golfe d’Aden quand le boutreAl Tareklanceun appel détresse. Les marins français ont pu réparer l'avarie du boutre battant pavillon indien. La frégate furtive va pouvoir poursuivre sa mission dede lutte contre la piraterie dans l’océan Indien, sauf contretemps. Troisième et avant-dernier volet de ce reportage paru en 2009 signé Stéphane Dugast.

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LIRE L'ÉPISODE PRÉCÉDENT 13 heures 10 (10 heures 10 GMT). Les marins militaires peuvent enfin souffler quand retentit un nouvel appel de détresse. A l’autre bout du fil, le capitaine de l’Al Tarek sur la VHF canal 16 : «On prend des paquets d’eau par l’arrière. Nos pompes ne suffisent plus. On s’enfonce. On va couler. Venez nous sauver…».

Les déclarations du capitaine indien encouragent peu à l’optimisme. Nouveau décollage de l'hélicoptère Panther embarqué sur la frégate française. Pas de répit pour les équipes aviation. Une stratégie est rapidement mise sur pied. Trois nouveaux experts militaires sont dépêchés sur les lieux pour de nouvelles investigations.

André D., chargé de la prévention et de la sécurité à bord, accompagnera Alexandre D., mécanicien, et Sébastien G., chef machine de la frégate. Sur l’Aconit, la mécanique est huilée. Décollage moins de vingt minutes plus tard. Hélitreuillages effectués sans anicroches. Manœuvres aviation une nouvelle fois rondement menées. Les experts de l’Aconit sont vite à l’œuvre.

Premier bilan alarmant. «L’une des pompes du boutre est hors service. L’eau monte rapidement, trop rapidement…» diagnostique le chef machine. «Réparation impossible !» selon le chargé de prévention et de la sécurité à bord de l'Aconitdépêché sur le boutre. « L’équipage veut abandonner le navire. Leurs valises sont déjà prêtes» explique le traducteur.

Rapides Al_Tarek (28).JPGcogitations du pacha et de ses équipes qui ne cèdent néanmoins pas à la panique. Afin d’évacuer le trop plein d’eau et permettre au boutre de continuer sa route, le pacha décide d’envoyer une pompe sur Al Tarek. «Une pompe Godiva avec un débit de 20m3par heure pour écoper» précise des marins manœuvriers déjà affairés à empaqueter cet outil devenu précieux.

Nouvelle rotation de l’hélicoptère embarqué. Seize heures quarante. La Godiva est à poste. «Y a plus qu’à, faut qu’on…» ironisent certains marins en passerelle. «Le boutre s’enfonce de plus en plus» remarquent néanmoins des observateurs, oiseaux de mauvaises augures. Confirmations à la VHF. La montée inexorable du niveau d’eau a finalement noyé les moteurs. Verdict sans appel des marins français au chevet du Al Tarek : « On ne peut plus redémarrer les machines. Elles sont complètement noyées».

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Tension extrême sur l’Aconit. Le temps suspend sa ronde infernale. Le boutre continue quant à lui sa sarabande sur une mer de plus en plus hachée. En passerelle, l’ordre du pacha tombe comme un couperet : «Vous évacuez. Évacuation des marins duAl Tarekainsi que des membres de l’équipe d’investigation».

Pendant ce temps, à l’arrière de la frégate française, on s’active. Michel F., le capitaine d’armes (NDLR : sous-officier en charge de la discipline) et ses «hommes verts» s’affairent à préparer l’accueil des réfugiés dans le hangar aviation. Bancs de musculation et vélo d’appartement ont vite été remisés au profit de lits picots.

Bouteilles d’eau IMG_3168 copie.jpgminérale et cartons de biscuits s’entassent à proximité. Le «Bidel» (NDLR : le surnom du «capitaine d'armes») est aux anges. Rompu à ce genre d’opérations d’assistance comme lors de la mission «Balyste» au large des côtes libanaises, l’accueil de treize marins en perdition ne l’effraye pas le moins du monde : «C’est une mission de sauvetage et d’assistance». Pour lui, l’esprit de la mission est clair : «Sourire, hospitalité mais sérieux. On procèdera à des palpations de sécurité».

Même sens du détail chez «Monsieur le Commissaire», l’officier en charge de la logistique: «Auscultations médicales pour tout l’équipage du boutre suivies d’une interrogation des marins afin d’établir l’identité précise de chacun. On pourra ainsi informer plus précisément les autorités diplomatiques». Il est dix-huit heures. Les marins de l’Aconit demeurent sereins. Pour l'instant... (A SUIVRE)

Stéphane DUGAST

 

cols_bleus_n_2921_medium2.jpgREPORTAGECHASSE AUX PIRATES
FORTUNE FURTIVE
Episode 3|4

Reportage extrait du COLS BLEUS N°2921, le magazine de la Marine nationale.

FORTUNE FURTIVE 4|4

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En mission de lutte contre la piraterie, lafrégate de la Marine nationaleAconitcroise dans le Golfe d’Aden quand le boutreAl Tareklanceun appel détresse. Malgré l'aide des marins français, le boutre battant pavillon indien menace de couler. Il est évacué. Quatrième et ultime volet  de ce reportage paru en 2009 signé Stéphane Dugast. 

LIRE L'ÉPISODE PRÉCÉDENT 18 heures 30 (15 heures 30 GMT).Énièmes rotations entre le boutre et la frégate de la Marine Aconit. Cette fois, les premiers marins du boutre Al Tarek débarquent. Hagards, déboussolés mais vite rassurés par les sourires des militaires français.

DSC_0131 copie.jpgA quelques encablures de là, l’ultime rotation de l’hélicoptère s’annonce périlleuse. Il faut ré-embarquer la pompe Goniva dans l’aéronef pour le ramener sur l’Aconit. Le plongeur est exténué. Depuis 7 heures ce matin, il multiplie les hélitreuillages. «J’ai eu très peur. C’est à la voix que je l’ai motivé. J’ai tout de suite compris que William n’allait pas fort. Heureusement, c’est un battant et un marin consciencieux», confiera a posteriori Michaël Joly, pilote de l'hélicoptère Panther.

A dix neuf heures moins dix, ce dernier poussera un ouf de soulagement en posant son aéronef sur le pont d’envol de la frégate furtive. Fin des manœuvres aviation. Déshydraté et exténué, William H., plongeur de l’hélicoptère, filera vite à l’infirmerie. Quant aux treize marins du Al Tarek recueillis, ils passent à table après s’être douchés, avoir été interrogés et auscultés médicalement.

Tous affichent des mines réjouies. Seul le capitaine indien du boutre fait grise mine suite à la perte de sa cargaison : «J’ai perdu 2 300 chèvres d’une valeur de 25 dollars chacune, faîtes le calcul…».

En passerelle, les marins de quart continuent de garder un contact visuel sur le boutre abandonné. Le commandant de l’Aconit (le «pacha» dans le jargon), quant à lui, en profite pour aller dîner soulagé : «Ça a été une opération de longue haleine. Après avoir épuisé toutes les solutions, il a fallu se résoudre à évacuer l’équipage pour des raisons évidentes de sécurité». Quant au devenir du boutre désormais sans équipage, les marins de l’Aconit garderont bien évidement un œil dessus toute la nuit afin d’éviter toute collision et fortune de mer à un navire croisant dans les parages.

*

DSC_0152 copie.jpgIl est vingt et une heures dans le Golfe d’Aden. La nuit enveloppe peu à peu la frégate. La silhouette du boutre livré aux soubresauts de l’océan devient fantomatique.

Le calme règne en passerelle. Les marins de quart se préparent à veiller toute la nuit le bateau abandonné quant un marin aux yeux de hibou réveille l’assistance : «Il coule, il coule… LeTarekest en train de couler…».

Branle-bas de combat instantané en passerelle. Les projecteurs se braquent sur le boutre dont on ne distingue plus qu’une masse sombre ballotée par les flots. «On ne voit plus que le bloc passerelle» jauge le marin aux yeux perçants. De lointains bêlements se font entendre. Les chèvres. La nuit tombe définitivement.

La lumière des projecteurs semble de plus en plus faible. Silence religieux sur les extérieurs. Les marins français semblent recueillis. La nuit et les flots engloutissent définitivement le boutre Al Tarek. Vingt deux heures, plus aucun écho sur les écrans radars de navigation. Dehors, le vent ne faiblit pas.

La mer se creuse. Plus aucune silhouette ou masse sombre visible sur bâbord. «Le boutre Al Tarek a coulé». Les bêlements de plus en plus lointains s’évanouissent dans l’infini de la nuit. Al Tarek a été englouti par l’océan. «A moins qu’il ne flotte entre deux eaux. Ce qui rend bien évidemment la navigation dangereuse pour les autres navires», tempère le pacha. Le lendemain matin, un vol de reconnaissance de l'hélicoptère Panther officialisera le naufrage du Al Tarek.

Aucune trace de sa coque ni de sa cargaison sur des flots devenus plus calmes. Quant aux treize rescapés, ils seront débarqués l’après-midi même dans le port d’Al Mukalla afin d’être remis aux autorités yéménites. Ainsi en ont décidé les tractations diplomatiques. Jadis, les marins de cette région du globe réputée dangereuse à la navigation à cause de ses moussons et de ses vents imprévisibles devaient souvent leur bonne fortune à leur boutre et sa voile (de fortune) de forme carrée.

Quand l’écrivain-voyageur Joseph Kessel (1898-1979) écrira une fiction ayant pour cadre la mer Rouge, l'Éthiopie, l'Érythrée, la Somalie et le Yémen, le titre était tout trouvé : «Fortune carrée».

Sept décennies plus tard, la bonne fortune a cette fois été furtive pour les treize marins du boutre Al Tarek(FIN)

 

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REPORTAGECHASSE AUX PIRATES
FORTUNE FURTIVE

Episode 4|4

Reportage extrait du COLS BLEUS N°2921, le magazine de la Marine nationale.

HAROUN TAZIEFF : SON PÈRE, CE HÉROS ?

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Après-demain, c’est le centenaire de la naissance d’un volcanologue renommé : Haroun Tazieff (1914-1998). Frédéric Lavachery est l’auteur d’une biographie dédiée à son père, figure très populaire de la France des années 1960 à la fin des années 1990.

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Haroun Tazieff est incontestablement une figure du monde de l’Aventure hexagonale du 20ème siècle. Un monde alors très segmenté : Jacques-Yves Cousteau pour la mer, Maurice Herzog pour les montagnes, Paul-Emile Victor pour les pôles, et donc Haroun Tazieff pour les volcans (ECOUTER LA BLAGUE A CE SUJET, C'EST ICI).

Les plus anciens se souviendront de l’image publique laissé par l’homme : celle d’un homme de terrain qui ouvert la volcanologie contemporaine au plus grand nombre, souvent au grand dam des plus éminents scientifiques (un classique du genre).

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Avec l’aide de collaborateurs qu'il s'est choisis tout au long de quarante années d'expéditions, Haroun Tazzief a développé la recherche en volcanologie, s'intéressant notamment au rôle des gaz dans les dynamismes éruptifs, à la présence d'eau dans les magmas, au volcanisme sous-marin, aux techniques de mesure des variations de champ magnétique en liaison avec l'activité éruptive, en encore à l'observation directe de la dérive des continents et aux échanges de masses et d'énergie entre les appareils volcaniques et l'atmosphère.

Ce volcanologue-tout-terrain a ainsi largement contribué à révolutionner une science qui n'était guère reconnue, sinon quasiment inconnue en Belgique et en désuétude en France.

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D’OMBRES ET DE LUMIÈRES

Son histoire ne s’arrête évidemment pas à son passif de volcanologue, elle est étroitement liée à son rôle de passeur. Car, à l'instar d'un Jacques-Yves Cousteau, Haroun Tazieff a été un cinéaste. Il est un pionnier du «filmage» des volcans pris sur le vif et de la communication entre les volcanologues et le grand public. Il a démontré la nécessité d'expéditions pluridisciplinaires sur les volcans actifs et les volcans en éruption. Et ce, malgré nombre de polémiques.

La lecture de cette bibliographie est éclairante, elle renseigne sur un homme, son destin, ses coulisses, une époque et ses secrets.

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Haroun Tazieff était ainsi un ami proche du dessinateur belge Hergé qu'il a bien connu à Bruxelles. Le dessinateur le comparait à Jules Verne[1].

Outre ses faces lumineuses, l'auteur dévoile d'autre plus sombres. Car depuis la mort d'Haroun Tazieff en 1998, Frédéric Lavachery tente de percer les mystères de ce père qui ne l’a pas reconnu et à l’enterrement duquel il n’a pas été convié.

Un exercice littéraire délicat que le "fils de" réussi avec habileté et doigté. Un biographie volcanique ? Je vous laisse juge...

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› À LIRE
Un volcan nommé Haroun Tazieff de Frédéric Lavachery. 359 pages - 20,99 € (L’Archipel)

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› BONUS
2014 est l’année des commémorations pour le Centre Haroun Tazieff, grand instigateur des évènements (conférences, forums scientifiques, expositions, rencontres, chorales et même une pièce de théâtre au Festival off d’Avignon) célèbrant le centenaire de la naissance du volcanologue médiatique. Pour en savoir plus, rendez-vous sur http://tazieff.fr/



[1] :     Hors-série À Suivre Spécial Hergé, mars 1983, p. 17.

UN WEBROBINSON #6

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Qui n'a pas rêvé un jour de larguer les amarres et de partir vivre seul sur une île déserte ? Gauthier Toulemonde a exaucé son rêve (LIRE LA CHRONIQUE) en vivant seul l'an dernier sur une île déserte perdue face à l’immensité du Pacifique. Dès retour en France, il s'est attelé à l’écriture d’un livre à paraître très prochainement. Derniers échos d'un Webrobinson heureux qui va repartir seul et sur une île bien sûr !

› LE FUTUR PROCHE

« Je vais publier à l’automne prochain un livre sur l’expédition Web Robinson. Il comportera de nombreux dessins réalisés par le graveur Pierre Albuisson et des photos. A la fin de l’ouvrage figurera un petit guide à l’usage des personnes désireuses de larguer les amarres, tout en continuant de travailler.

Résolument pratique, je donne des indications sur la façon de vivre en autarcie sur une île déserte, comme la journée type du travailleur nomade, le fonctionnement d’une installation solaire ou la constitution d’une valise médicale… »

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› LE FUTUR MOINS PROCHE

« J’envisage à présent de me rendre seul sur une nouvelle île située dans un milieu particulièrement hostile. C’est un endroit maudit où l’homme n’a pas franchement sa place. J’espère pour autant y trouver toute la beauté du monde. Elle se cache parfois là où on ne l’attend pas !

Mon idée, c’est à nouveau de faire la promotion des énergies renouvelables et du travail à distance en totale autonomie. Le terrain, les aléas, la solitude, la liberté, la peur, les imprévus, les couchers ou lever de soleil, mes méditations… Tout ça me manque terriblement ! »

 

QUI VEUT LA PEAU DE MOBY DICK ?

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 moby dick, jame's prunier, herman melville, éditions milan, mer, littérature, chef d'oeuvre, ismaël, achab

On ne compte plus les adaptations du chef d’œuvre d'Herman Melville, celle-la se distingue des autres. La puissance des toiles de Jame’s Prunier revisite ce grand classique de la littérature de mer et de jeunesse. Une pépite ?

La nouvelle couverture captive dès le premier regard. Son graphisme épuré dévoile une menace, celle obsédante de la baleine blanche. A l'intérieur, la maquette retravaillée rend l’ensemble des textes plus lisible.

Les illustrations pleine pages permettent d'apprécier le grain et la texture des toiles de Jame's Prunier réalisées à la peinture à l'huile. Une aubaine à l'heure des illustrations aseptisées, et sous trop fortes influences numériques. Bref, cette réédition d’un album illustré est assurément une réussite.

Ce bel ouvrage, c'est la promesse d’embarquer aux côtés d’Ismaël et du capitaine Achab désireux de capturer et de tuer enfin la maudite baleine blanche qui lui a arraché la jambe. Un cétacé surnommé Moby Dick.

Plus qu’un roman, une odyssée à dévorer en mots et en images. Des images aux forts pouvoirs évocateurs, dont de nombreuses inspirées des toiles d'Edward Hooper dans leur composition ou les éclairages notamment.

Un album à déguster seul, à deux ou à plusieurs ! A partager d’urgence avec les plus jeunes…

Stéphane DUGAST

moby dick, jame's prunier, herman melville, éditions milan, mer, littérature, chef d'oeuvre, ismaël, achab

Moby Dick de Jame’s Prunier (dès 6 ans). 64 pages - 16,90 € (Milan)

LES VOYAGES DE MONSIEUR LOUSTAL

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Du dessinateur Loustal, on dit qu’il sait restituer comme personne l’atmosphère d’un lieu ou l’état d’esprit d’un personnage. La preuve en images ?

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D’ordinaire, c’est le genre d’ouvrage que je trouve prétentieux. Pensez donc, un «Beau-Livre» format panoramique sans textes ou presque. Alors, j’ai ouvert les pages, j’ai lu les rares légendes. Puis, je me suis plongé dans les dessins.

Coup de crayon évocateur, variété des couleurs, incongruité parfois des lieux ou étrangeté d’un instantané m’ont alors interpelé. J’ai ainsi dégusté, croquis après croquis, cet élégant carnet de voyage.

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De ses pérégrinations aux quatre coins du monde, Jacques de Loustal ramène incontestablement de beaux dessins qu’il réalise aussi bien à l’aquarelle, à l’encre de chine qu’au fusain ou au crayon.

Tahiti, Etats-Unis, Suisse… Dessins d’ailleurs mêle les voyages lointains ou proches de Loustal.

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Une esquisse du monde pour une géographie très personnelle. Un «Beau-Livre» au sens littéral du terme, générateur de sensations et d’émotions. Les apparences sont décidément souvent trompeuses !

Stéphane DUGAST

 

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› À LIRE
Esprits d'ailleurs
de Loustal. 224 pages - 35 € (La Table Ronde)


LES MAITRES DU CIEL

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planète +,avions,stéphane rybojad,documentaire

L’auteur et réalisateur du long-métrage Forces spéciales, Stéphane Rybojad revient à ses premiers amours : le documentaire. Derrière la caméra, il vient de concocter trois documentaires de 52 minutes consacrés aux avions civils et militaires. Diffusions dimanche 18 et 25 mai sur Planète +.

Avions météos au cœur des ouragans, avions surdimensionnés pour transporter des trains ou d'autres avions, avions zéro gravité effectuant des paraboles à 9 000 mètre d'altitude, avions stratosphériques pour nous emmener aux limites de l'espace… Stéphane Rybojad nous envoie en l’air comme jamais !

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Un retour au docu réussi selon Jean-Marc Tanguy, journaliste spécialiste de la Défense et auteur d’un Beau-Livre sur le commando Kieffer (LIRE LA CHRONIQUE). Ce dernier est même catégorique : «Chaque 52 minutes recèle deux avions à chaque fois».

Ainsi, le premier documentaire est consacré à l'Atlas et à l'Airbus Zéro G, servant à simuler l'apesanteur. «La façon dont cette gravité zéro se créé est passionnante, et on peut aussi se retrouver aux commandes de l'Atlas dans un impressionnant vol à basse altitude, avec une ressource et quelques G à la clé», complète Jean-Marc Tanguy décidément intarissable.

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Quant au second documentaire, il emmène le téléspectateur à bord de l'An-225, le plus gros avion du monde, dans un périple entre Croatie et Philippines. L'An-28 est, par contraste, une jeep du ciel, qu'on découvre dans le ciel tadjik.

Le troisième numéro est quant à lui une rencontre avec deux géants américains, un DC-10 utilisé pour la lutte anti-incendie, et un B747 configuré pour accueillir un télescope

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› BONUS
Rendez-vous sur la chaine PLANETE + :
1ère partie : dimanche 18 mai à 20h45 : Airbus A300 Zéro G & Airbus A400 M
2ème partie : dimanche 18 mai à 21h40 : Antonov AN-225 & Antonov AN-28
3ème partie : dimanche 25 mai à 20h45 : DC-10 Ten Tanker & Boeing 747 Sofia (Nasa) 

 

 

HAROUN TAZIEFF : UN FILM AUSSI

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Cinéaste et documentariste, Eric Beauducel prépare actuellement  le tournage du documentaire «Tazieff/Allègre, la guerre des volcans» dans le cadre de la saison 2 de la nouvelle collection de France 5 «Duels». Rapides explications de l’auteur et réalisateur de ce documentaire en écho à une précédente chronique dédiée à la biographie écrite du volcanologue de renommée.

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› Racontez-nous plus précisément ce film ?

- Eric Beauducel : « Il s’agit d’un portrait croisé des deux hommes et de leur antagonisme autour de la crise de la Soufrière de 1976 et plus largement de la prévention des risques volcaniques.  Le film de 52’ est produit par Ekla production et coproduit avec l’INA. Tournage prochainement et diffusion prévu début 2015. 

› Quel approche privilégiez-vous ?

- L’idée est de faire redécouvrir ces deux hommes que tout opposait mais qui ont encore chacun aujourd’hui de fervents défenseurs et admirateurs. Le film sera construit autour de la richesse des archives et des interviews de proches, comme Frédéric Lavachery, le fils de Tazieff, des collaborateurs scientifiques des deux hommes, des témoins directs de la crise de 76. 

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« La volcanologie est une science comme la médecine : il faut du doigté, du sang froid, de l'énergie, de l'habitude et l'expérience du terrain. Les études de laboratoire ne suffisent pas »
Haroun Tazieff, 1976

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› Ce n’est pas votre premier documentaire sur les volcans ?

En effet, j’ai réalisé une trilogie « des volcans et des hommes » diffusée sur Arte il y a un peu plus de 10 ans. Cette trilogie m’a permis de faire un tour du monde des volcans et de me rendre ainsi en Islande, en Tanzanie, en Indonésie, au Japon, à Hawaii, au Mexique en Italie et aux Antilles. J’ai également réalisé un 52 minutes intitulé «Protection rapprochée» sur la gestion du Parc de la Soufrière.

Par ailleurs, mon frère est volcanologue et nous avons arpenté ensemble les volcans indonésiens lors d’une série de reportage photo, il a accompagné Tazieff au sommet du volcan Mérapi, a travaillé sur le Vésuve et a ensuite été directeur de l’Observatoire de la Soufrière. Cela faisait donc pas mal de temps que je voulais me pencher sur la gestion de cette éruption de 1976. 

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› Haroun Tazieff, c’est quoi ? C’est qui pour vous ?

Haroun Tazieff a fait partie des hommes qui m’ont fait rêver lorsque j’étais adolescent. Cet homme a mené une vie d’une richesse exceptionnelle. Ce n’est que plus tard que j’ai découvert cette véritable opposition avec Claude Allègre à partir de 76.

L’idée est donc à la fois de faire redécouvrir ce mythe Tazieff du « Poète du feu » comme le surnommait Cocteau.

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« Il y a opposition entre l'individu qui cherche à se distinguer, à être particulier, et le groupe qui cherche au contraire à uniformiser, à ce que tout le monde soit semblable. Et l'individu qui se distingue prend le risque d'être le bouc émissaire. Le risque est donc d'être sacrifié si on est trop original. »
Claude Allègre

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Haroun Tazieff, c’est un homme hors norme, qui a contribué à faire connaître au monde entier ce métier de volcanologue mais aussi de faire mieux connaître un aspect un peu oublié de Claude Allègre - masqué par sa carrière politique et provocatrice - celui d’un scientifique qui décrocha le prestigieux Prix Crawford, l’équivalent du Nobel et fut directeur de l’Institut de Physique du Globe à 38 ans.

Tazieff / Allègre, ce sont deux conceptions de la volcanologie totalement opposée qui ont pourtant contribué chacune à ce que cette science est devenue aujourd’hui »

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› BONUS

LE DOC’ EN RÉSUMÉ En 1976, l'antagonisme de deux hommes fait irruption dans les médias. Leurs noms : Haroun Tazieff, volcanologue déjà connu du grand public et Claude Allègre, chercheur et tout nouveau directeur de l'Institut de Physique du Globe de Paris. Le contexte : l'éruption de la Soufrière de Guadeloupe et la décision de faire ou non évacuer les 70 000 personnes potentiellement menacés.

Derrière cet affrontement individuel, deux conceptions de la volcanologie et de la gestion du risque naturel se cristallisaient. C'est en partant de ce que l'on a appelé « la crise de 76 » que ce film dresse le portrait de ces deux hommes que tout opposait, de ces deux scientifiques qui se sont affrontés par médias interposés puis jusque devant les tribunaux.

À travers deux carrières aux antipodes l'une de l'autre, en plongeant dans ce qui a motivé deux vies exceptionnelles, à l'écoute de ceux qui les connaissent bien, ce documentaire reviendra aussi en filigrane sur ce qui aujourd'hui encore reste d'actualité, la gestion des catastrophes naturelles et son alter ego sur-médiatisé, le principe de précaution.

BREST : LA NUIT DE MAC ORLAN

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Adapter dans un album de bande-dessinée, l’univers et les thèmes chers à l’écrivain Pierre Mac Orlan (LIRE SON PORTRAIT). Un projet assurément fort ambitieux. Un album dans lequel  la ville de Brest est plus qu’un décor…

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› L’HISTOIRE

Universitaire et thésard de l'ouvrage L’Ancre de Miséricorde, Marin débarque à Brest pour y rencontrer un bouquiniste. Ce dernier prétend pouvoir lui communiquer un manuscrit inédit de Pierre Mac Orlan.

Sur place, la trajectoire de Marin va vite dérailler. Marin se retrouve alors en cavale dans la nuit brestoise, traqué par la police, cherchant à reconstituer les morceaux d’un puzzle diabolique.

Dans ce périple entre onirisme, polar et folie, Marin ne serait-il pas devenu lui-même un personnage de roman ?

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› MON AVIS

Disons le d’emblée, cet album BD détonne ! Principales singularités : ses dessins en apparence si sombres et si marquées qui nous plongent au cœur de la nuit brestoise.

Leur travail parle pour eux. Les deux auteurs - Arnaud Le Gouëfflec pour le scénario et Briac pour les dessins – sont assurément à la hauteur de l’œuvre Pierre Mac Orlan (LIRE SON PORTRAIT).

Les thèmes chers à l’écrivain sont habilement entremêlés : la mer, une femme tentatrice, un bourreau le monde de la nuit, quelques squelettes phosphorescents ou un pirate.

bdn briac,le gouefflec,mac orlan,pierre mac orlan,sixto éditions,la nuit mac orlanJ’ai fait connaissance avec l’œuvre du dessinateur Briac, il y a quelques années au festival Livre et Mer de Concarneau (LIRE LA CHRONIQUE). J’ai adoré son album Armen narrant un passionnant huis-clos entre un gardien de phare et un officier allemand durant la Seconde Guerre mondiale.

Et je ne saurais trop vous le conseiller même si au départ son trait et ses dessins peuvent dérouter. Mais c’est justement là que réside tout son talent.

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Les deux auteurs (de gauche à droite) : Briac (le dessinateur) et Arnaud Le Gouëfflec (le scénariste).


Brest, c’est la matrice des deux auteurs de l'album La nuit Mac Orlan. Briac est breton, et bestois de coeur. Quant au scénariste, c'est un «caméléon brestois, un stakhanoviste qui n’a de cesse de s’essayer à tous les styles avec originalité et talent», dixit Brieg Haslé, journaliste BD spécialisé auteur de l'ouvrage Une mode à croquer / Bruno Le Floc'h et son Pays bigouden(CHRONIQUE À VENIR) lui-même Brestois.

Arnaud Le Gouëfflec est, en effet, un artiste aux mille et uns visages, à la fois romancier, musicien, scénariste de BD et organisateur du Festival Invisible.

N'oublions pas de mentionner le courage et l’audace de la maison d’éditions Sixto de se lancer dans une telle entreprise.


Cet album marie avec élégance un récit ciselé et des dessins fort expressionnistes. Toujours d’après Brieg Haslé, décidément fort bien informé, le dessinateur Briac se serait  plongé
intensément dans les ouvrages de l’écrivain de Saint-Cyr-sur-Morin, tout en s’inspirant librement des ambiances de deux adaptations cinématographiques : La Bandera réalisé par Julien Duvivier en 1935 et Le Quai des Brumes filmé par Marcel Carné en 1938.

Autres sources d’inspirations pour Briac : les films de Friedrich Wilhelm Murnau et de Fritz Lang, des peintres comme Soutine, Emil Nolde ou Egon Schiele.

De sérieuses et solides références pour un album BD réjouissant. On plonge avec délice dans la nuit, Brest et Mac Orlan.

Stéphane DUGAST

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La nuit Mac Orlan d’Arnaud Le Gouëfflec (scénario) et Briac (dessins). Préface de Pierre Bergé, président du Comité Mac Orlan. Postface de Bernard Baritaud, président de la Société des lecteurs de Pierre Mac Orlan (Sixto éditions).

 

À LA LETTRE (RÉACTUALISÉ)

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Beyond the Lines : c'est le titre énigmatique d'un court-métrage réalisé par une équipe de talentueux créatifs fraîchement diplômés. Une belle pépite et un bel hommage qui se laisse visionner sans que l'on en dise des tonnes. Une sucess-story sur la Toile qui a forcé les créateurs de ce film à...

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L'HISTOIRE
Le 6 juin 1944 à l'aube. Secteur de "Sword Bach", au lieu-dit Riva-Bella, à Ouistreham...

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LES CREDITS
Réalisé par Chloé Bonnet, Séraphin Guery, Elodie Houard, Baptiste Lebouc et  Pierre TarsiguelMusique originale: Romain PaillotSons et Mixages: José Vicente & Camille Lucchino.

Ci-dessous le film que l'on pouvait visionner jusqu'au 7 novembre dernier (et que je pensais vous proposer puisque cette chronique a été concoctée la veille). Mais face au succès de leur film, et surtout les commentaires élogieux, les concepteurs ont dû changer leur fusil d'épaule (sans mauvais jeu de mot).

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Sur les raisons de ce revirement de stratégie en terme de diffusion, l'équipe de Beyond the Lines s'en est rapidement expliquée : "La raison de ce retrait est simple, si le film est retiré d'internet, c'est pour être EXCLUSIF dans les plus grands festivals du monde : Il serait dommage que notre précipitation nous fasse passer à côté d'une sélection aux Oscars, à Cannes ou à Annecy (à titre d'exemple) !  Bref, nous continuerons d'alimenter la page de "Beyond the lines" avec notre trailer, des photos making of et des artworks". La voie de la sagesse, disent les anciens...

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Beyond the lines vient de recevoir le très prestigieux Grand prix du Jury lors du festival Animayo à Las Palmas de Gran Canaria, Espagne. Prix décerné par un très prestigieux jury composé de Max Howard - producteur de films d’animation ayant travaillé pour les studios Disney, Dreamworks ainsi que la Warner Bros Feature Animation-, Eric Grenaudier - Superviseur VFX, gagnant de deux Emmys, deux prix de la Visual Effects Society Awards, un Hollywood post Alliance et un prix Leo du Canada -David Hosler, Président de Lightyear Digital Entertainment LLC, Damian Perea, Réalisateur et Producteur pour Animayo, membre de l’European Film Academy (EFA).

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EN SAVOIR PLUS 
RDV donc sur https://www.facebook.com/esma.beyondt...

 

CLASSE PILOTE

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Étrangement, aucun roman de mer ne s’était intéressé au pilote maritime, une figure pourtant familière des marins. De ce personnage peu romanesque, Philippe Metzger a pourtant réussi à tisser la trame de son roman.

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Un pilote maritime, c’est quoi d’abord ? C’est un marin, entre terre et mer, disposant d’une une vedette rapide longue de 15 mètres (que l’on appelle une pilotine). Sa mission ? Faciliter les manœuvres d’un navire qui va accoster à un quai ou entrer en forme de radoub d’un port.

Grâce à une échelle de corde, le pilote se hisse alors sur le pont d’un tanker, d’un cargo ou d’un navire de guerre avant de donner les ordres et de diriger les opérations de remorquage et de lamanage. À la passerelle, il devient le maître à bord jusqu'à ce que les aussières soient amarrées à des bittes fixées à terre.

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Quant à son roman, Philippe Metzger a posé d’emblée les principes de sa narration : «tard dans la nuit, un pilote basé dans un grand port prend en charge un navire alors qu’une tempête se lève ; pendant la manœuvre, survient une panne majeure ; dans le même temps, le héros subit une tourmente personnelle, conséquence d’une tension au sein de son couple».

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Officier de Marine, marin aguerri et homme de plume, le commandant Metzger n’a connu aucune avarie ou panne d’inspiration. «Tout est vrai, tout est faux. J’ai depuis longtemps cette idée en tête. Je me suis lancé, voilà tout !», confie sobrement son auteur, également spécialiste des énergies marines du futur.

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Souci de l’exactitude, science des détails (qui font mouche), portraits fouillés des protagonistes, intrigue fort bien posée, style à la fois enlevé et épuré… Philippe Metzger manie fort bien la plume.

À la clef ? Un livre dans le droit sillage de ceux signés Roger Vercel ou Pierre Mac Orlan (LIRE LA CHRONIQUE), de glorieux aînés et de solides références en la matière.

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Pilote de mer de Philippe Metzger. 144 pages - 15,00 € (Cent mille milliards)

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